Il y a quelques années, un soir, mon fils est revenu de l’école primaire avec une jolie feuille A4 expliquant 8 ou 9 différentes façons d’écrire le son “è” [ε]. Je me suis rendu compte qu’il en manquait beaucoup.

Les différentes façons d’écrire le son è [ε]

Les exemples qui me sont venus à l’esprit (avec l’orthographe contemporaine):

  1. mèche
  2. mer
  3. mers
  4. forêt
  5. forêts
  6. j’aurai
  7. que j’aurais
  8. mettaient
  9. que je mette
  10. lait
  11. laits
  12. laie
  13. laies
  14. quolibet
  15. quolibets
  16. est-ce que
  17. belle
  18. lemme
  19. terre
  20. Leffe
  21. steppe
  22. cheddar
  23. maîtresse
  24. mtresse
  25. il paraît
  26. peigne
  27. fez
  28. bec
  29. haie
  30. haies
  31. hais (haïr)
  32. hait (haïr)
  33. haine
  34. ayant
  35. zeptomètre (10e-21 m)
  36. L’arbresle (commune à l’Ouest de Lyon, le s est muet)

Vers une simplification de l’écriture du français ?

Depuis deux siècles et demi, imposer la connaissance du latin et du grec pour pouvoir écrire correctement le français permettait de reconnaître le bon grain du bas peuple.

Maintenant, imposer la connaissance du latin et du grec pour pouvoir écrire correctement le français est un handicap insurmontable à la diffusion de notre belle langue.

Je n’entrevoie que quelques avenirs possibles à l’échelle du siècle:

  1. la disparition du français, issue la plus probable sans changement
  2. sa simplification désordonnée, issue possible depuis que les enseignants n’apprennent plus le latin et le grec et donc ne savent pas non plus écrire le français
  3. sa simplification ordonnée, issue la plus souhaitable à mon sens, mais même les mini-réformes ne commencent à s’appliquer qu’avec un décalage de 30 ans
  4. l’apparition d’un français simplifié qui cohabite avec le français classique pendant un siècle supplémentaire avant de le supplanter

Le système métrique est devenu une norme mondiale. Nous devrions pouvoir créer une variante dans l’écriture du français qui soit simple et systématique.